Une semaine pas très excitante, des lectures déprimantes, des films déprimés et du Michael Moore. Tout cela entre deux grèves. Je ne me suis toujours pas suicidé. Question d'endurance sans doute.
La serendipity est quelque-chose d'assez énigmatique (c'est d'ailleurs son essence). Je m'explique. Je me fournis en BD à la bibliothèque de mon charmant village. Pas en livre, j'ai déjà ce qu'il faut à la maison. Comme les bibliothécaires sont des gens d'assez bon goûts, je m'y fie et prends en général les nouveautés sans trop me poser de question. C'est ainsi que je tombe parfois pseudo-accidentellement sur de petits bijoux. Ce n'est donc qu'une fois arrivé à la maison que je me suis rendu compte que ce que le pavé que j'avais pris n'étais pas une BD mais une collection de mini photos-reportages. Bon... Sur des faits divers. Moins bon..... Avec des photos retouchées à la craie. Admettons...... Mais ce qui fait la valeur de l'ouvrage n'est pas l'histoire (les histoires) mais leur conteur, en l'occurrence Jean Teulé. Jean Teulé ? Si vous avez plus de trente ans et/ou que vous regardez Canal plus à l'heure du souper, cela doit vous évoquer quelque-chose. Il se trouve que ce monsieur a écrit le scénario d'un film qui vient de sortir, Darling. C'était aussi l'un des chroniqueurs du "Nul part ailleurs" de la grande époque. Et dans ces trois activités (TV, écriture, Ciné) ce sont souvent des histoires sordides que le grand nous raconte. Franchement, il y a de quoi se tirer une balle en lisant ces histoires toutes plus navrantes les unes que les autres. A croire que les gens aiment se vautrer dans leur propre connerie. Des caricatures de Bidochons mais en vrai. Pour tout vous dire, je n'ai pas encore finis le livre tellement il y a d'histoires et tellement elles sont gerbantes de bêtise crasse et de banalité. Je crains l'overdose.
Pour se changer les idées, quoi de mieux qu'un bon petit film à la maison ? Voyons voir ce qu'il y a comme DVD sous la télé....
J'avoue, j'ai acheté le coffret d'Irréversible à sa sortie et je n'avais pas encore regardé le film qu'il y avait en bonus. Mais c'est comme ça, j'aime bien avoir un truc sous le coude et ne m'en servir que quand j'en ai vraiment envie, pas juste parce que je l'ai. Donc je tombe dessus (ou plutôt : mon colloc' tombe dessus) , j'ai envie, je regarde. C'était pas forcément une très bonne idée parce que question fun, "Seul contre tous" a une grosse marge de progression. Comment dire.....c'est comme regarder de l'intérieur un fait divers. Si vous aviez réussi à oublier les années 80, voila un petit cours de rattrapage. Vie et mort d'un boucher sur fond de récession, viol, inceste et meurtre. Mais le début du film vous expliquera mieux que je ne pourrais le faire l'atmosphère pesante du film (en même temps,c'est un Gaspard Noé, pas un Disney hein).
Mais le pire était à venir avec le documentaire de Michael Moore sur le système de santé Américain: Sicko. Le pire parce que les gens qui meurent sont des vrais gens. Et pas des abrutis de Français des années 80 mais des vrais Américains de maintenant. Pour la faire courte, les différents présidents se sont remplis les fouilles sur le dos des citoyens en laissant la gestion du secteur de la santé à des sociétés privées. Comme ce sont des gens cupides, leur but est de gagner un maximum d'argent et d'en dépenser un minimum. Comme une assurance normale donc, sauf que c'est pour la santé. Et finalement, on y apprend que le meilleur pays dans ce domaine est la France. Je ne sais pas si ce documentaire est d'une parfaite objectivité mais ça fait quand même plaisir de l'entendre dire. Mon passage préféré c'est quand même la dernière séquence ou Moore emmène quelques malades à Guantanamo Bay pour les faire profiter de l'hôpital qui s'y trouve. Bien-sur, ils n'arrivent pas à entrer sur le site. Mais Michael, pas à court d'idées, les emmène dans un hôpital Cubain ou ils sont soignés gratuitement. Il fallait quand même le faire. Même si c'est une super vitrine pour Castro, je pense que ça valait quand même le coup de tenter de soigner trois personnes.